Quels sont les meilleurs moyens pour diminuer les concentrations de gaz radon ?

Après des mois d’attente, les résultats de la mesure à long terme des taux de radon a enfin dévoilé les résultats ! Si le taux de radon dépasse la norme établie par Santé Canada (200 Bq/m3), la recommandation va dans le sens d’une atténuation. 

Vous vous demandez peut-être comment cette atténuation du taux de radon est concrètement réalisable, et quels sont les meilleurs moyens ? La dépressurisation sous dalle est la meilleure méthode pour réduire drastiquement le taux de radon.

Cependant, comme nous le verrons plus loin, il ne s’agit pas de la seule méthode pour diminuer la concentration de gaz radon.

Méthode n°1 : Augmenter la ventilation pour diminuer le taux de radon

Augmenter la ventilation est probablement la méthode la plus simple et la moins coûteuse pour réduire la concentration de radon. Cela peut passer par l’ouverture des fenêtres ou par l’installation de ventilateurs. 

L’ouverture des fenêtres semble une méthode très peu coûteuse au premier abord. Cependant, pendant l’hiver, alors que les taux de radon sont les plus élevés, ouvrir les fenêtres s’avère une hérésie énergétique surtout dans un pays nordique au climat rude comme le Canada. 

À l’heure de politiques toujours plus orientées vers les économies d’énergie et le développement durable, il s’agit d’une solution qu’il vaut mieux écarter.
D’autant plus qu’elle n’est pas forcément suffisante pour réduire de manière efficace les taux de radon.

L’installation de ventilateurs est une mesure à combiner avec l’ouverture des fenêtres, qui permet d’accélérer la fuite de l’air vicié vers l’extérieur et contribue à faire entrer plus rapidement de l’air neuf dans la maison. Cependant, elle augmente fatalement la consommation d’énergie électrique, et n’apporte vraiment qu’une solution peu durable.

Méthode n°2 : Installer des échangeurs d’air pour diminuer le taux de radon

L’échangeur d’air, comme son nom l’indique, permet d’installer un échange entre l’air vicié intérieur et potentiellement contaminé par le radon, et l’air extérieur à priori propre. Les échangeurs d’air peuvent être très efficaces pour réduire les concentrations de radon, surtout dans les logements récents et bien isolés.

Les avantages des échangeurs d’air

Renouveler en continu l’air intérieur vicié en le remplaçant par l’air neuf extérieur permet de diluer la concentration de radon. 

Et par ailleurs, la mise en place d’un échangeur d’air, également appelé ventilation mécanique contrôlée, permet une nette amélioration de la qualité de l’air et donc du confort. En effet, les systèmes de ventilation mécanique contrôlée filtrent également les polluants extérieurs grossiers par l’intermédiaire de filtres spécifiques (G4, F5 ou F7) et peuvent même filtres les particules plus fines via des filtres HEPA plus spécifiques. 

En outre, ces systèmes sont souvent en mesure de réguler l’hygrométrie, ce qui peut être utile en hiver pour récupérer un peu d’humidité sur l’air intérieur et ne pas amener d’air trop sec dans le local.

Les inconvénients des échangeurs d’air

Cependant ces échangeurs d’air ne captent pas le radon à la source et s’apparentent donc plus à une solution transitoire qu’à une solution de long terme.

D’autre part, bien que les échangeurs d’air soient de plus en plus sophistiqués, il faut reconnaître que leurs performances sont dépendantes de facteurs tels que la taille de la maison, son isolation ou encore les conditions climatiques sur lesquelles nous n’avons pas d’influence directe au Canada. 

Et n’oublions pas qu’il s’agit de systèmes nécessitant un entretien constant qui peut vite représenter un coût de quelques centaines de CAD par année.

Quoiqu’il en soit, si les échangeurs d’air peuvent se montrer une solution correcte pour des taux de radon frôlant les limites acceptables, si les concentrations atteignent des paliers plus élevés tels que 400 ou 1000 Bq/m3 ils devront laisser leur place à la méthode n°3 qui est de loin la plus efficace. 

Méthode n° 3 : La dépressurisation sous dalle contre les concentrations trop élevés de radon

Le système de dépressurisation sous dalle (SSD) est la méthode recommandée pour réduire les niveaux de radon de manière drastique. Le principe est de créer une pression négative sous la dalle de béton au sous-sol. Cela a pour résultat d’empêcher le radon de s’infiltrer à travers les fissures et donc de le confiner au sol sous la dalle.

La SSD nécessite l’installation d’un tuyau qui traverse la dalle du plancher. Il est relié à un ventilateur qui est en fonctionnement continu pour aspirer le radon qui se concentre sous la maison, et pour le rejeter à l’extérieur de la maison, généralement en toiture. L’avantage de cette méthode consiste à capter le radon avant qu’il ne rentre dans la maison.

La SSD est la méthode la plus efficace pour réduire le taux de radon. Par exemple pour une maison avec un taux de radon de 400 Bq/m3, ce qui représente 2 fois la norme acceptable, il est possible d’abaisser ce taux a moins de à 100 Bq/m3 (2 fois moins que la norme) voir même très souvent sous la barre des 50 Bq/m3 .

D’autre part, la dépressurisation active sous-dalle permet une amélioration de la qualité de l’air du sous-sol et peut également éliminer les mauvaises odeurs.

Matériaux et main d’œuvre compris, le coût d’installation d’une dépressurisation active sous dalle se trouve le plus souvent entre 3000$ et 4000$ (1), matériaux et main d’œuvre inclus. Les ventilateurs consomment également un peu d’électricité, aux alentours des 50$ à 75$ par année.

Après la mise en place d’un tel système, il est nécessaire de mettre en place un suivi afin de déterminer si les mesures sont efficaces. Une nouvelle mesure de radon tous les ans ou tous les deux ans pourra ainsi faire l’affaire.

La calibration de la SSD : une procédure nécessaire

Si la méthode par dépressurisation active sous dalle est la plus efficace pour réduire les taux de radon, elle nécessite tout de même une attention particulière et notamment la mise en place d’une routine de calibration. 

Cette dernière assure une pression constamment négative sous dalle et empêche efficacement le radon de s’infiltrer. Mais comment fonctionne cette calibration de dépressurisation active sous dalle (SSD) ?

La calibration SSD demande d’utiliser un manomètre numérique pour ajuster le flux d’air en fonction des conditions extérieures comme la température extérieure ou la pression barométrique. Elle fonctionne en plusieurs étapes : 

• Installation d’un baromètre : nous connectons le baromètre à un point de succion sur la dalle.
• Mesure de départ : Nous enregistrons la pression de départ, ce qui représente la donnée de référence pour la suite du processus.
• Ajustement côté ventilateur : nous faisons varier la vitesse de rotation du ventilateur, pour compenser la bonne perte de pression et obtenir effectivement une pression négative sous la dalle. Tout l’art est d’obtenir une pression suffisamment forte pour repousser le radon, sans toutefois créer des conditions de dépressurisation trop importante dans le local.
• Contrôle en continu : La surveillance continue du manomètre est un point central de la technique car elle permet d’ajuster la réponse aux variations de conditions extérieures dues aux différentes saisons à ces latitudes.

Tableau récapitulatif des méthodes pour diminuer les concentrations de gaz radon

Afin de vous transmettre une vision synthétique des méthodes de réduction de la concentration de radon, de leurs avantages et de leurs inconvénients, voilà un tableau récapitulatif : 

(1)https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/sante-environnement-milieu-travail/rapports-publications/radiation/radon-guide-reduction-canadiens-sante-canada.html